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Le pavé dans la Gouille

jeudi 14 novembre 2013

Fallait-il acheter la « maison du Lieutenant » ?





Le samedi 25 mai dernier, un conseil municipal de la commune de Servoz, réuni en urgence, et sans même la présence de madame le Maire, a statué de l'achat de la maison dite du « Lieutenant », au Mont. Il s'agit certes d'une très belle bâtisse, dont la valeur patrimoniale n'est pas à démontrer, et qui malgré l'appellation donnée par le projet d'achat, a été construite à une époque bien antérieure à la Révolution française.

Néanmoins, et si cela est permis à Servoz, on peut être en droit de s'interroger s'il est décent d'engager une petite collectivité locale dans des dépenses aussi monumentales, à un moment où la crise se fait sentir de plus en plus lourdement et s'inscrit dans la durée. Les habitants de Servoz et de la vallée de Chamonix (puisque la communauté de commune devrait être aussi mise largement à contribution), ne sont-il pas déjà pris à la gorge par le poids des taxes locales et l'extrême cherté de la vie au pied du Mont-Blanc ?

En quoi consiste exactement le projet ? Est-il réaliste ? A combien est-il estimé ? Des garanties suffisantes sont-elles apportées, pour pouvoir entretenir le bâtiment dans le futur ? Pourquoi une telle opacité lors de la prise de décision ?
Le Pavé dans la gouille, le nouveau site d'information servozien, tente de voir un peu plus clair dans cette opération en eaux troubles.


Servoz privé d'un mécène

La maison du « Lieutenant » était en vente depuis 2008. C'est dans le courant du printemps 2013 que les propriétaires ont trouvé un acheteur, Monsieur J.M.N., résidant principal à Chamonix. Un compromis de vente a été signé. L'acquéreur, parfaitement respectueux de la valeur patrimoniale du bâtiment, devait en faire sa résidence principale, et avait dores et déjà prévu pour l'été les travaux de rénovation indispensables à la conservation du bâtiment tels que la réfection de la toiture et isolation des ouvertures dans le souci de préservation du site. Il s'était par ailleurs engagé à préserver la maison « en son jus », à accepter qu'elle soit étudiée par des spécialistes, et même s'il le fallait, à accepter son classement aux monuments historiques.
Une belle aubaine donc pour tous : vendeurs, acquéreur, et aussi pour le village, car un mécène était trouvé pour entretenir avec respect cette maison de forte valeur.
Ce n'est cependant pas ce qu'à jugé la commune de Servoz, qui a préféré profiter de son droit de préemption.
Au lendemain du 25 mai, il faut savoir que ce mécène a vivement protesté des conditions dans lesquelles il avait été traité par la municipalité. Il n'aurait nullement été averti du projet de préemption, pas plus que ne le furent son architecte lors de ses entrevues à la mairie, ni les vendeurs, jusqu'au jour de la réunion du conseil municipal, programmée en urgence en raison de la fin du délai de préemption.

Quel projet ? Quel montant pour le contribuable ?

Le projet présenté lors du conseil municipal du 25 mai s'élève à 1 516 025€, dont 867 000€ pour l'achat du bâtiment, le reste concernant les frais de portage, ainsi que l'aménagement « scénographique ».
Il ne comprend ni la rénovation de la maison qui nécessite l'isolation et la réfection de la toiture (endommagée), ni l'aménagement d'un éventuel second parking. Il faut donc s'attendre donc à un chiffre plus important encore. Celui-ci pourrait correspondre à mobiliser la (très faible) capacité d'investissement de la commune pour plusieurs années.
Est-ce bien raisonnable ?
Le projet prévoit d'y installer la maison de l'alpage, dont tout le monde sait qu'elle est totalement saturée par une fréquentation infernale... Avec un placement dans le hameau du Mont, aussi beau soit-il, mais à deux kilomètres du centre du village, on peut imaginer de belles expositions sur les thématiques de la solitude, du vide, de l'oubli, si ce n'est sur celle de la gabegie financière !
Les habitants du Mont, de tout Servoz, ont-ils été informés, voire concertés.. et qu'en pensent-ils ?
Pour l'achat immobilier, il a été fait appel dans un premier temps aux fonds de l'Établissement Public Foncier (EPF) de Haute-Savoie. Ici encore, l'opération est surprenante, quand on sait que la mission des EPF est de « garantir une politique foncière dans le cadre d'un programme pluriannuel d'interventions » et intervient « en aval de formulations de stratégies ». Il a été constitué principalement pour assurer des réserves foncières, afin notamment d'agir contre la crise du logement.
Les nombreux haut-Savoyards qui peinent à trouver un toit seront heureux de savoir comment est dépensé l'argent destiné à faciliter l'habitat !
Cependant, l'EPF ne fait qu'avancer finances pour rendre possible la préemption. Il n'en demeure pas moins que l'achat devra être remboursé dans les quatre ans (avec intérêts bien sûr). Sont sollicités donc, la communauté de commune de Chamonix, le département, la région, les fonds transfrontaliers et des fondations privées, mais une part importante du financement n'est à ce jour pas du tout acquise. Quoiqu'il en soit, quelque soit l'organisme public, le contribuable est toujours d'une manière ou d'une autre le payeur !

Ni viabilité, ni concertation !

Un hameau excentré, une route étroite, un parking de trois places, un accès de trois kilomètres à pied depuis la gare, l'obligation de mettre en place des navettes routières : pas besoin d'être grand économiste ou expert en marketing pour s'interroger sur la pérennité du projet. À la vue des coûts de restauration, d'entretien, de chauffage du bâtiment ainsi que des frais de personnels : sera-t-il possible d'échapper à un déficit abyssal ?
Comment peut-on imaginer qu'un projet aussi conséquent sur le plan budgétaire ait fait l'objet de si peu de concertation ? Selon les vendeurs ainsi que l'acheteur, le souhait de préemption a été dissimulé jusqu'aux derniers jours du délai légal. Idem pour les habitants du village : la convocation du conseil municipal est datée du 23 mai pour réunion le 25 et la préemption le 27, jour d'expiration du délai légal !
On sait combien ce projet est cher à l'un des conseillers municipaux, lui même promoteur du dossier et par ailleurs vice-président de la communauté de commune. On peut néanmoins regretter ce défaut de concertation.
Les différents représentants de la communauté de communes - invitée à garantir la viabilité du montage - auraient-ils été mis devant le fait accompli ?
On peut se demander par ailleurs, par quel mécanisme la majorité du conseil municipal a pu s'absoudre de toute lucidité ? Notons néanmoins que trois élus, sur onze présents, se sont quand même opposés, lors de la prise de décision. Cette assemblée ne devrait-elle pas plutôt organiser une concertation lorsqu'il s'agit de tels projets ?
Il y a fort à parier que la maison du « Lieutenant » fera parler d'elle dans les prochains rapports de la cour des comptes sur les collectivités locales de la région. Le Préfet, autorité de contrôle de l'EPF, pourrait aussi s'assurer à terme de la pertinence de cette acquisition.

Dénaturation du site ?

Le comble dans l'histoire, c'est qu'il faut se demander si l'opération permettra réellement de sauvegarder ce bâtiment. Comme tout le monde le sait, les finances publiques sont aujourd'hui sous pression et il est probable que celles de la communauté de communes de Chamonix ne soient pas épargnées. A voir l'état de l'église de Servoz, on ne peut que craindre un délabrement futur de la belle bâtisse du Mont, à moins que ce ne soit la transformation en bureaux, parkings ou atelier de pressage de pommes qui vienne à bout de ce joyaux architectural local.


Dans cette période d'automne, les Servoziens ont eu bien du mal à avaler le montant des taxes foncières et d'habitation. La facture d'eau ne cesse aussi de croître. Les salaires et le pouvoir d'achat n'en font malheureusement pas de même. Était-il décent de se lancer dans une telle opération ? Et surtout, d'informer si peu la population d'un projet soi-disant « d'intérêt général ».
A quelques mois des prochaines élections municipales, il est urgent que le débat sur la bonne gestion de la commune soit désormais lancé. Quelle démocratie locale souhaitons-nous ?



3 commentaires:

  1. Tout Benêt, Je viens de comprendre pourquoi :
    - La mairie vient de signaler qu'elle ne s'engagera pas dans un projet éducatif territorial dans le dernier compte rendu du conseil d'école c'est à dire qu'elle ne proposera rien pour que chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l’école, organisant ainsi, dans le respect des compétences de chacun, la complémentarité des temps éducatifs.)
    - La mairie n'applique pas directement les coefficient CAF pour la cantine et la garderie ce qui applique automatiquement le prix le plus élevé pour tous.
    - La mairie n'a visiblement pas su s'imposer, malgré nos impôts, pour nous proposer 1 train par demi-heure pour Chamonix. Il faudra se rendre à pied aux Houches pour cela. (En 2014, le service ferroviaire deviendra pleinement attractif avec un doublement des circulations de trains : deux trains par heure et par sens seront garantis sur la partie centrale de la ligne entre la frontière et les Houches)
    Et pendant ce temps l'eau coule dans la diosaz...

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  2. En tout cas c'est bien de soulever le débat ! Merci le pavé dans la gouille .
    Si proche des sites mondialement connus ... gardons notre trésor notre village notre authenticité et ... partageons !!!

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    1. Enfin les choses qui font mal à entendre et que tout le monde doit savoir , la vérités fait toujours mal à entendre ...... Stop au connerie et au vole ...... Continuer et ne vous laisser pas intimider par des menteur et rêveur , je suis avec vous .....

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